Mon cerveau tourne plus que ne peut le supporter ce corps, je suis physiquement épuisée mais ma tête est en hyperactivité. Cela déteint sur ma santé, si je ne pose pas de limite, je mourrai probablement jeune.

Et pourtant, j'aime cette sensation où ce corps s'engourdit, où la tête envisage tout sur tous les angles, formes, c'est difficile à décrire mais fait circuler une grande énergie mentale. Je sens mon corps engourdi, s'anesthésier et ça me donne la sensation d'être apaisée. J'crois que c'est comme ça qu'on approche de la mort, en s'engourdissant lentement mais surement. Lorsqu'une douleur physique dépasse son paroxysme, le cerveau est saturé et ne peut pas dépasser un certain niveau de douleur et ça le fait partir. Enfin, j'dis ça par observation, c'est pas scientifiquement démontré. J'aimerais mourir ainsi, de fatigue, me fatiguer à faire des choses "utiles" me fait du bien et je ne me satisfais pas de "peu". J'devrais m'arrêter mais c'est une addiction, si ce que je faisais était "mal" là j'arrêterais mais mes actions sont bonnes et je veux toujours faire davantage, tant que je suis en vie, que je peux utiliser mes membres, mon cerveau, pourquoi j'arrêterais? Je n'ai pas de raison valable de me reposer même s'il est vrai qu'en se reposant un peu on est d'autant plus efficaces par la suite. Prendre soin de moi? Je n'ai jamais su comment faire et je n'apprendrai probablement plus. Pour me sentir bien, je dois produire (effort physique ou intellectuel), le repos m'angoisse, me culpabilise, l'impression de perdre mon temps. J'aimerais que ce corps soit encore plus endurant car ma tête peut tellement mieux. Il faut que je dorme beaucoup, je tente de respecter mes heures de sommeil car sans ça, j'ai un rendement médiocre. Pourquoi je tiens tant à produire? Parce que je ne suis douée pour rien d'autre, j'essaie par tous les moyens de croire que je pourrai apprendre les relations humaines de confiance, d'amour, de partage, mais il y a tellement de failles que j'ai peu d'espoir, alors pour ne pas trop pleurer de cette incapacité je tue cette déception de moi-même en me tuant à la tâche. Je suis quelqu'un de très lucide, j'aimerais croire que je ne me comprends pas, croire que je passe à côté d'un déclic possible, j'aimerais tant me tromper sur moi-même. Cette tête a bien trop de souvenirs violents, glaciaux dans la tête, les humains de mon genre se retrouvent sous terre. Il y a en moi une force incroyable qui m'a extrait de moi-même pour voir avec recul, détachement et courage. J'ai été traitée comme un détritus mais je savais pourquoi, pas pour ce que j'étais mais parce que ma génitrice a tenté d'emmener avec elle ses 5 enfants vers le suicide, nous étions une partie d'elle, elle voulait mourir. Si seulement un adulte avait pu voir ce qui se cachait chez cette petite fille taiseuse et mystérieuse. Je pensais culpabiliser parce que je n'ai pas pu sauver cette famille mais je crois que la vraie culpabilité est d'avoir été si silencieuse, si transparente "pour ne pas causer de souci". J'aurais du parler à l'école, quand l'assistante sociale venait à la maison, à mes grands-parents, à mon paternel, j'aurais du parler pour sauver tout ce que je pouvais sauver c'est-à-dire moi. Je n'ai jamais osé car je croyais que maman reviendrait, qu'elle trouverait la force en elle pour aller mieux. Le paternel voulait tellement la détruire, mes grands-parents étaient si affectés par leur fille, génitrice me demandait de mentir, je n'aurais jamais du l'écouter. C'est une histoire tellement triste. J'ai du l'abandonner, j'ai clivé son identité, ce n'était plus maman mais "Mère". Maman est décédée, mes parents sont décédés. J'ai grandi avec un monstre qui a tout fait, vraiment tout fait pour détruire 5 enfants innocents. Les souvenirs s'en iront jamais, je dois vivre avec eux, c'est extrêmement difficile de vivre avec tout ça.

Alors je me tue à la tâche, si vous avez une autre idée, j'écoute.

En te lisant, j'ai l'impression que te tuer à la tâche, en te dévouant aux autres plus particulièrement, de cliver (puisque tu emplois le terme) ta propre histoire. J'ai l'impression que l'idée de te "guérir" toi même de ton passé en te faisant aider notamment t'est insupportable, je me trompe?

Bravo, tu as su me dire ce que je ne me disais pas convenablement à moi-même: j'ai bel et bien clivé ma propre histoire. Les gens ne comprennent pas, pour eux je n'ai pas d'empathie, je suis un roc, un coeur gelé. Pourtant, je suis tout ça vis-à-vis de moi-même mais pas vis-à-vis des autres, je suis transpercée par leur douleur et mon besoin est alors de soulager leur peine, ensuite je continue mon chemin en quête d'une autre "mission" à accomplir.

"Me guérir moi-même avec ou sans aide extérieure", j'essaie de croire que c'est possible. C'est grâce à certaines de mes qualités que je suis toujours en vie : intelligence, dextérité manuelle (chirurgie), analyse psychologique. Un humain est un être d'amour. Ces qualités alimentent une forme d'amour que je me porte.

Tu as un potentiel de résilience énorme c'est certain mais je pense que c'est ce clivage qui te permet de tenir debout malgré le poids de ton passé. Mais selon toi, ce clivage ne t'empêche t'il pas de profiter des petits bonheurs que t'offre la vie en te consacrant essentiellement aux autres?

Citation :

Tu as un potentiel de résilience énorme c'est certain mais je pense que c'est ce clivage qui te permet de tenir debout malgré le poids de ton passé.

C'est exact, ça fait du bien qu'on me comprenne de temps en temps. J'ai donné beaucoup de place à une "identité" (potentialité est le terme plus exact) plus témoin, spectatrice, distancée qui était intouchable. C'est lorsque l'on aime qu'on est le plus vulnérable alors il fallait éviter ce sentiment à tout prix. C'était nécessaire. J'inverse la tendance depuis près de 5 ans, les progrès se font petit à petit mais il y a récurrence d'un mur que je peine à franchir. Quand j'essaie trop de le forcer, je perds pieds, me sens oppressée (trop de tension nerveuse, musculaire), ma respiration et mon coeur s'accèlèrent, c'est une forme d'angoisse qui me pousse à fuir. Lorsque je sens cette résistance, je peux forcer mais je crains les conséquences : les regrets et le poids sur la conscience sont de bons destructeurs. Lorsque je serai capable de répondre à la question "de quoi as-tu besoin pour te sentir sécurisée?" peut-être que je ne ressentirai plus cette résistance.

Citation :

Mais selon toi, ce clivage ne t'empêche t'il pas de profiter des petits bonheurs que t'offre la vie en te consacrant essentiellement aux autres?

Je profite de ce sentiment d'avoir fait quelque chose de bien, sans attendre qu'on me rende la pareille, je le fais pour me sentir bien avec mes actes. Je ne cherche pas à cotoyer la misère pour savoir qu'il existe pire que moi, "dieu" que non, ça ne me fait aucun effet "rassurant", mais d'avoir été "une petite goutte d'eau chaude dans un océan glacé" me fait beaucoup de bien, c'est une façon de prendre soin de moi en me convaincant que mon intérieur est Bon même si j'ai grandi avec le mal. Mais un humain ne peut pas vivre que de ça.... Il arrive inévitablement que je me pose la question "Comment goûter à ma propre existence?". Il y a des petits bonheurs de la vie que je parviens à apprécier bien sûr même s'ils sont peu nombreux et/ou d'une plus faible intensité que la "norme". Jamais je ne pourrais dire par exemple "j'ai trop envie de chocolat" c'est une intensité que je n'ai jamais ressenti. J'ai du mal à dire "j'ai faim" je dis plutôt "mon ventre a faim". Mais j'adore dormir, j'adore la musique, les films/séries, la photographie ... J'apprécie très peu le contact humain, à distance pas de problème, mais de près, je suis bien souvent déçue pas parce que j'attends d'eux mais parce que j'espère souvent trouver des gens avec des valeurs qui sont respectées en paroles et en actes. Mais je ris, je souris car il y a du comique et du touchant dans la vie. J'aime beaucoup de choses même si je ne sais pas forcément mettre des mots dessus.

Je ne me respecte pas beaucoup et j'invite bien souvent les gens à faire de même (me manquer de respect) et après je me rends triste en me disant qu'on me respecte pas. (quelle auto-analyse!) Je crois que c'est une façon que j'ai trouvé pour tester les autres, savoir s'ils restent dignes d'eux-mêmes, c'est eux que je recherche. J'en ai trouvés quelques uns :-), des gens bons, intègres, réciproques qui n'ont qu'une seule parole, qu'est-ce que ça fait du bien! Malgré ces qualités, je reste très réservée sur ma vie et je tiens une certaine distance, pas que je ne leur fais pas confiance mais ils ne peuvent pas me comprendre, j'ai déjà essayé et je vois bien que ça ne leur parle pas. Une adulte avait réussi, elle avait une grande influence sur moi et elle aurait pu m'aider parce qu'il y avait un lien affectif. Mais j'ai merdé, elle a pris peur, j'ai eu tort de ne pas mettre assez de mots affectifs, j'ai eu tort je le sais. Je ne mets jamais assez de mots affectifs et j'ai laissé la soupape exploser, je lui ai montré une image très instable de moi, je n'aurais jamais du. Elle est devenue indifférente à dire qu'elle avait trop de travail, je savais bien que c'était faux, je l'ai poussée à bout pour qu'elle prononce des mots douloureux mais nécessaires à entendre. Aujourd'hui, elle est contente d'avoir de mes nouvelles mais j'ai perdu sa confiance. Elle répétait souvent "je n'ai jamais été confrontée à une situation pareille, je suis dépassée". Je dois me contenter de garder l'image d'une personne bienveillante. Je voudrais tellement m'expliquer mais je sais que les mots ne sortiront pas comme je le voudrais. Ecrire et ne jamais avoir de réponse, horrible! Ecrire et lire en face, why not? Ca fait deux ans mais je n'oublie jamais rien...

J'ai honte d'être née d'un ovule et d'un spermatozoïde appartenant à des "humains" si malveillants. J'essaie de ranger ce passé pour ce qu'il est : du passé mais je viens encore d'apprendre une malversation de mon paternel qui me dégoûte profondément. Je travaille pour lui dans l'animalerie qu'il dirige et je termine demain, les collègues m'ont parlé de ce qu'il se passait, ce qu'il s'était passé et rien ne m'étonne dans ce qu'ils disent. Entre autres, il y a 5-6 ans, il a utilisé deux de ses gars pour faire des travaux de rénovation chez lui, pendant les heures de boulot, payées par l'université bien entendu.... Ce type ne manque pas d'argent, il gagne au moins 4000 euros/mois et n'est même pas fouttu de verser la pension alimentaire qu'il doit verser pour moi. Il vient me manipuler, me mentir en face, pire encore se faire passer pour victime, il croit que je suis si naïve? Il est intelligent, c'est la seule qualité que je lui trouve, une intelligence qu'il utilise à mauvais escient. Je sais très bien ce qu'il essaie de faire avec moi, m'utiliser comme d'habitude ! Le contrat qu'il m'a fait signer, c'est un main d'oeuvre d'appoint, le salaire le plus minimum alors qu'il devait me faire signer un contrat étudiant. Il essaie de rabibocher la relation non pas parce que je suis "sa fille" mais parce qu'il voudrait que je sois avec lui CONTRE son ex-femme. Toutes les horreurs qu'il peut sortir. Je ne crois pas ma génitrice non plus, elle aussi ment et tente de me manipuler, ils ont toujours fait cela, se tirer dans les pattes mutuellement se servant de leur progéniture comme des pions, des armes.

Pendant des années, je ne le voyais plus car à mes yeux il ne valait pas la peine, d'ailleurs je le ressens comme un étranger, j'essaie d'oublier tout ce qu'il a fait dans le passé mais je crois qu'il ne changera jamais. Il est malade, il ferait bien d'aller se soigner !!! Si j'ai repris contact, c'est parce que mes demi-frère et soeurs ont le droit de me connaître, lui il m'indiffère totalement, j'ai rien en commun !! Difficile de se créer une identité, qu'est-ce que je suis, d'où je viens? Toute cette enfance, je l'ai passé à étouffer mes besoins, mes envies, mes carences, j'ai effacé le temps, mis loin de moi toute la perversité qui régnait. Je n'ai pas d'histoire, pas de souvenirs mais plein de freins, de blocs. Que les autres ne me comprennent pas c'est normal, qu'on se moque de moi parce que je suis anormale, ça aussi je l'accepte, mais bon sang j'voudrais bien voir comment ils se seraient sauvés s'ils avaient été à ma place.

J'ai des "parents" de merde, pourquoi ne suis-je pas une merde également? Parce que j'ai de la merde dans les yeux, je ne vois pas que je suis également pourri jusqu'à la moelle?? Pourquoi est-ce que je me bats tellement, pourquoi est-ce que je ne prends pas l'euthanasiant qui se trouve dans la cuisine juste à côté des épices (et oui !) et m'injecter au moins 6ml (dose nécessaire pour tuer un animal de 50kg!) ??? Pourquoi cette force, cette rage même de faire mieux qu'eux? Le monde dans sa globalité n'est pas beau, qu'est-ce que j'espère? Je ne peux que m'illusionner, je sais que je me mens, si je prenais vraiment tout à fait conscience de ma réalité, je devrais choisir la mort. J'voudrais leur donner une leçon, j'pourrais me sacrifier pour ça, je ne tiens pas à la vie en réalité. Si seulement je pouvais transmettre un message, entendu... Si seulement je pouvais refaire le monde ...

J'ai honte

Si seulement tu pouvais perdre la mémoire et être simplement celle que tu es sans te soucier du passé. Si seulement tu pouvais vivre en ayant l'impression d'être tombée du ciel aujourd'hui, si seulement tu pouvais regarder droit devant toi et te libérer de tes chaînes.
Ce n'est pas impossible tu crois ?

Un enfant tombé du ciel, ce serait top ça. Empli d'innocence, d'insouciance, vierge de coeur.

Faudrait que je dise tout, ne plus rien cacher, j'suis capable de tout dire sauf mes faiblesses affectives où il faudra qu'un autre me force, même si ça peut mal tourner. Quand je parle de ma vie, je narre des faits avec très peu d'implications émotionnelles, je lâche pas mon coeur parce que j'ai peur d'effrayer, puis j'm'autorise pas à faire subir ça à un autre, ma génitrice m'ayant utilisée comme un torchon à larmes, un seau d'affection (à vider s'entend) que j'remplissais dehors grâce à la Nature, les animaux (oh douce pluie). J'devrais tout lâcher sans censure chez un psy, mais faut que ma conscience accepte de faire ça!

Je suis pas qu'un torchon et un seau et puis d'abord il est à moi ce torchon et ce seau! (Ca c'est la partie strong qui parle, celle qui s'laisse pas faire, la dure à cuire ^^) Ca n'empêche que jme laisse facilement être utilisée, grrrrrr toujours le sentiment que l'autre est en difficulté alors j'ai envie "d'aider".

J'imagine qu'au final si on se pose la question de notre identité c'est tout simplement parce qu'on a peur d'être seul.
Pourtant tu as des amis ? Tu me diras sans doute que tu fais toujours attention dans ta manière d'être avec eux... Et que tu aurais besoin de quelqu'un qui puisse accepter tes faiblesses, quelqu'un soit capable de les entendre et de les supporter...

Mais dans une certaine mesure qu'est ce qui est blessant si ce n'est les souvenirs ??
Ce que je veux dire c'est que si tu acceptes d'oublier qu'est ce qu'il te reste du passé ? Chaque jour tu es quelqu'un de nouveau, est ce que tu ne peux pas te permettre de tout laisser tomber, passer au dessus de ton passé et renaître ?
Te tourner vers des gens que tu apprécies, ou partir voyager découvrir de nouveaux horizons, et te payer le luxe ne pas avoir d'identité avant aujourd'hui.
Je ne sais pas si c possible ce n'est qu'une théorie, mais je sais que si je n'avais personne à qui je tiens de ma famille en particulier, j'essayerais ça. Me donner une nouvelle identité.

Citation :

J'imagine qu'au final si on se pose la question de notre identité c'est tout simplement parce qu'on a peur d'être seul.

Je ne sais pas, je crois que je n'ai pas peur de la solitude.

J'ai des amis oui, ils ont des valeurs qui me rassurent sur l'état "du monde" mais avec aucun je ne peux vraiment vider mon sac. Je peux leur demander un service et je suis là s'ils ont besoin.

Je crois que je peux passer au dessus de mon passé, je ne suis pas tellement touchée par mon passé personnel, je veux dire, je suis affectée plus globalement par les comportements humains, j'ai accumulé dans ma tête trop de mauvais souvenirs sur la Nature même de l'humain. Je sais très bien que si j'avais été un enfant parfait, si un autre enfant avait été à ma place, il aurait subi le même enfer. Mes amis me disent souvent "mais pourquoi te préoccupes tu autant de ce qui se passe à l'extérieur?" Ils me disent que je suis stupide de me sentir concernée par ce qui ne m'implique pas directement. Je ne peux m'empêcher, je constate un comportement irrespectueux ou lâche, je DOIS intervenir. J'aimerais ne plus ressentir ce devoir de conscience car c'est très fatigant.

Une fois que je serai diplômée véto, plus rien ne me retiendra dans cette maison, avec ces gens avec qui je ne partage que de la génétique. La Terre peut se dépeupler que je resterai toujours debout. J'ai 3 frères et une soeur, je leur souhaite de vivre le mieux possible mais ce qui m'apparait clair, c'est que je ne souhaite pas vieillir avec eux, ils représentent bien trop de souffrance. Je ne peux pas leur pardonner tous autant qu'ils sont, je serai toujours là s'ils ont besoin d'aide mais ils ne peuvent pas me demander de les aimer. J'ai en plus deux demies-soeurs et un demi-frère (jeunes : 14,12 et 9 ans), je les connais peu malheureusement, je suis contente de voir qu'ils sont heureux, je préfère rester à distance car je n'ai rien de très bon à leur apporter, ce sont des coeurs préservés, ils aiment. Moi je ne les aimerai jamais comme ils le méritent.

Je n'aime personne c'est bien simple et bien entendu cela me rend profondément triste. Je suis capable de beaucoup de choses sauf dans l'affectif. J'aime les gens à distance, c'est tout ce que je peux faire. Et je fais très peu de différence entre un "des miens" et un inconnu, on est tous issus de la fécondation d'un ovule et d'un spermatozoïde, pourquoi faire des préférences? Je n'ai jamais compris cette logique, parce qu'il y a un passé en commun?

J'aimerais être capable d'inventer une identité, je n'ai jamais été très douée pour mentir. Raconter que mes parents sont morts pendant l'hiver 1991 dans un accident de la route, ayant glissés sur une plaque de verglas? C'est plus facile à comprendre pour autrui et moins chiant à expliquer pour moi, tout le monde est content. En cotoyant de nouvelles personnes, ils me demanderont toujours d'où je viens... on me dit suffisamment que je suis mystérieuse car je réponds évasivement aux questions personnelles.

Il m'arrive de péter les plombs de temps en temps, mais c'est sans doute à ces moments-là que je fais le meilleur travail sur moi-même !!

Dernier jour de boulot auj, jour que je n'oublierai sans doute pas! Les collègues ont rien trouvé de mieux que de m'attacher avec du papier collant à une chaise puis me mettre dans la laverie, me saupoudrer de litière pour souris/rat, puis m'asperger d'eau. Ensuite, on me lâche, je me venge (d'abord l'eau puis la litière ça colle mieux mouahahaha) et puis qu'est ce qu'il fait l'autre, il prend la lance à incendie et là j'étais bien grrrr. Trempée jusqu'aux os et frigorifiée je vais me doucher, pendant ce temps entre eux ils se livrent une de ces batailles d'eau et litière! Ils ont d'ailleurs aspergée une chercheuse, ils vont se faire engueuler ça c'est sûr. Puis après, ils m'ont fait boire, alcool à 62% et je ne supporte pas l'alcool visiblement car j'ai pas bu beaucoup mais ma tête elle se sentait plus hum mais j'restais lucide encore heureux, j'ai dormi 3 heures sur une pelouse avant de prendre la route et j'ai un mal de crâne, beuh, j'aime pas du tout cette sensation.

Dur dur de bosser qu'avec des hommes, j'vous l'dis ^^ mais ce qui est bien avec les mecs c'est qu'ils se prennent pas la tête!

Décidément, on aime bien m'attacher ! Samedi passé, mes amis ont fêté mon anniversaire à retardement (ben oui j'étais pas en Belgique puis ils savaient bien que je me douterais de leur stratagème!!) Je rentre vers 17h à la maison, et qui est-ce qui se trouve derrière la porte ? Deux hommes vêtus de noir et cagoulés, ils me malmènent pour essayer de faire vrai, m'attachent avec de la corde ET DES CHAINES, me bandent les yeux, me mettent une lingette pour bébé sur la bouche (là j'ai paniquée lol, j'avoue!) puis me transporte en voiture jusque dans un bois où ils m'abandonnent avec une cassette audio où la voix est modifiée : "Bonjour My, les règles sont simples, si tu tiens à la vie écoute chaque information ..." Le but était d'ouvrir un coffre puis trouver le code du cadenas du vélo et ensuite suivre les consignes pour retrouver le chemin jusqu'à la maison. Là ils m'attendaient tous pour un barbec. Ils m'ont bien eue et ce qui fait plaisir c'est qu'ils ont écouté ce que j'adore : l'aventure, la Nature, les énigmes, les films de Saw. C'est mon meilleur ami qui était le chef du stratagème, il avait une revanche à reprendre car pour son annif, je l'ai eu mais il a vraiment rien calculer et le truc était tellement tordu que même en lui racontant il voulait pas me croire. C'est trop amusant de faire ça, je me maaaaaaaaarrrrre.

Suis de bonne humeur, et oui ça m'arrive

Encore une fois, c'est ce corps qui limite mes capacités mentales, j'en ai marre c'est comme si vous étiez trop serré dans un vêtement.

Vendredi passé, ma soirée s'est terminée par une sale migraine, la lumière faisait tellement mal, l'envie de vomir mes tripes, je déteste bien évidemment cette sensation, à ces moments-là, j'voudrais que ça m'achève, me laisse couler vers le sommeil. Je dors beaucoup, trop pour tout ce que j'ai à faire. Hier, j'ai trop forcé sur mes épaules à porter des trucs lourds, résultat la gauche est pétée et j'en ai besoin !!!! Je devrais être plus douce avec moi-même mais je n'y parviens pas, je veux obliger ce corps à se fatiguer jusqu'à céder, c'est ainsi que j'ai toujours fonctionné.

Dans "cette famille", il y a beaucoup de travaux à faire, pour cette maison que je suis la seule à entretenir, pour la maison de nos grands-parents décédés qu'il faut vider où je dois titiller la culpabilité des autres pour qu'ils se bougent le cul! Ma belle-soeur me dit que les autres de "la famille" font moins parce qu'ils mettent leurs priorités ailleurs, ça je l'avais bien compris mais comme d'habitude leurs priorités sont bien trop personnelles à mes valeurs! C'est entre autres pour cette raison que je ne me sens liée à aucun d'entre eux, ils ne sont pas du tout comme moi, bien sûr je suis heureuse de voir qu'ils sont capables de penser à eux, construire leur vie en dehors mais cela n'empêche que si j'avais eu des petits frères et soeurs j'aurais tout fait pour les protéger, jamais je ne les laisserais assumer seuls, JAMAIS. c'est moi la benjamine, et ils ont eu tôt fait de me laisser tout le fardeau parce que comme une idiote je montrais que j'assurais! Si j'ai fait cela, c'est pour qu'on ne s'inquiète pas pour moi, pas pour qu'on me laisse tout faire! Décidément, je ne comprends pas pourquoi je continue à me casser le cul, à me fatiguer autant alors que je suis considérée comme une chose, inlassablement. Pour moi, c'est normal, c'est un devoir moral. Et leurs phrases à la con de me dire que je ne suis obligée de rien, c'est bien facile, sans moi, ils verraient comment ce serait trop la merde! Si j'étais pas derrière cette génitrice, ce serait la cata. Je dois toujours la rappeler à l'ordre, je dois même lui dire de se laver, non mais où est-ce que je vis??? Quand elle fait quelque chose de bien, je dois la féliciter comme une gamine de 5 ans, mais où va le monde???
Un des ses fils la manipule depuis toujours, ayant cru qu'il devait prendre le rôle du patriarche, mâle dominant, et cette génitrice est totalement sous son joug. Il l'utilise parfois à mauvais escient, et je dois dire à cette génitrice qu'elle doit faire attention, qu'elle ne peut pas lui dire amen à tout si elle veut par exemple que la relation avec sa première fille (ma soeur) aille mieux. Elle répond "j'ai peur de perdre mon fils, qu'il m'en veuille" elle est totalement soumise à ce jeune homme qui a goûté trop jeune au pouvoir et au contrôle. Il est d'ailleurs malade à cause de cela, c'est le genre de gars qui, lorsque j'ai résisté à son "pouvoir", à tenté de convaincre la génitrice de me couper les vivres et de m'interner. Et j'ai été trop étonnée, pour une fois elle lui a répondu "non je ne la mettrai pas dehors!" Waw c'était bien la première fois qu'elle m'a défendu! Mon frère argue en disant "elle a déjà un diplome, elle doit aller travailler, elle peut pas continuer des études!" Ce à quoi je le casse royal car monsieur a doublé 3 fois, terminé ses études à 26 ans et moi je serai diplômée biologiste et vétérinaire à mes 27 ans sans même avoir une seule seconde session, alors qu'il ferme sa grande gueule! Tout le monde me dit qu'il est jaloux de moi mais je ne pense pas que c'est cela, je crois qu'il veut régner et que je suis un obstacle à son règne. J'essaie de faire du mieux que je peux, je me déleste de toute vengeance, je n'en garde que la tristesse. J'essaie de comprendre pourquoi les autres agissent, réagissent de telle ou telle façon, malheureusement cela me donne une image bien abaissée de la nature profonde de l'humain. Jamais je ne me soumettrai, si ce frère a du mérite d'avoir pris les choses en main quand il le fallait (mère alcoolique et dépressive), depuis quelques années, il doit cesser son pouvoir. Mais il n'y arrivera pas tant qu'il ne réalisera pas. Je me suis suffisamment fatiguée à lui parler, il se sent sans cesse agressé, donc il m'agresse en retour. Où aie-je appris cette conscience, à me décentrer, je l'ignore en partie mais je sais que c'est une force, que même si je fais des erreurs, mon dessein est toujours dans une bonne intention, c'est ça qui me donne de l'amour, c'est maigre même insuffisant mais c'est toujours ça.

J'appréhende comment cette maison va tourner quand je serai moins là dès septembre. Faut que je m'en foutte grrrrrrr.

J'ai l'impression que tes mots reflètent une certaine jalousie vis à vis de autres membres de ta famille qui eux, réussissent à penser à eux avant de penser aux autres. Tu ne penses pas qu'un peu de repos te ferait du bien (surtout avec une épaule en moins)? Et si tu t'obligeais à te reposer par exemple un jour par semaine afin de penser à toi et rien qu'à toi? Tu penses que tu pourrais réussir à le faire?

Peut-être que je me mens à moi-même et je te remercie pour ta franchise ;-)

J'ai plutôt le sentiment d'être en colère parce qu'ils n'agissent pas comme moi, dans une sorte de solidarité "familiale" où chacun à un rôle à jouer. Je ne travaille pas pour la famille pour l'argent, je le fais parce que c'est normal. Quand mon frère aîné fait quelque chose (rare) la génitrice lui propose de le payer, mais moi tout ce que je fais, c'est tellement habituel et puis quand elle me propose je refuse parce que cet argent est sale à mes yeux (de ses parents décédés, elle n'a pas sué pour le gagner, c'est facile pour elle d'être rentière).

Et quand je demande à mon frère aîné de faire quelque chose, il dit oui mais je vois jamais la couleur, faut que je le relance plusieurs fois et j'fais attention à pas donner d'ordre pourtant, je le demande gentiment... Qu'est-ce que je peux m'énerver contre ça, j'ai pris du recul déjà mais c'est vrai que c pas évident d'accepter d'être la seule à faire autant, et c'est vrai que je m'en veux de ne pas parvenir à m'en ficher, à laisser cette maison se dégrader, genre laisser les feuilles sur le toit en Automne et m'en ficher que l'humidité va faire pourrir les murs, c'est que du matériel c'est ça que je dois me dire .... il y a deux ans, notre grande-tante avait besoin d'aide et j'étais la seule à faire pour elle, là c'est pas du matériel. J'suis tellement révoltée contre la fainéantise, le manque de se sentir concerné, responsable.
Ce qui est encore plus vrai, c'est que je sais pas comment prendre soin de moi, me reposer, ça m'angoisse de trop alors me fatiguer me calme. Donc difficile à faire, quand je fais rien je m'enfonce dans la déprime, tu comprends?

Tu t'effaces un peu en faisant tout ce travail non? "C'est tellement habituel", j'ai l'impression que le fait que ce soit "habituel" fait que tu ressens peu de reconnaissance... et qu'à quelque part tu aimerais être plus vue, plus reconnue, mais je me trompe peut-être...

"il y a deux ans, notre grande-tante avait besoin d'aide et j'étais la seule à faire pour elle, là c'est pas du matériel"
Alors là je suis étonnée, j'ai fait pareil pour mon grand-père qui était mourant, j'avais un genou cassé et j'allais en transport en public le voir tous les jours à l'hôpital alors qu'il ne se rappelait même pas de comment je m'appelais. Mes parents? En vacances tiens donc... Il me manque parfois, il m'a pratiquement élevé... un homme formidable, il fallait bien que quelqu'un aille le voir...

"Ce qui est encore plus vrai, c'est que je sais pas comment prendre soin de moi, me reposer, ça m'angoisse de trop alors me fatiguer me calme. Donc difficile à faire, quand je fais rien je m'enfonce dans la déprime, tu comprends?"
Je croirais m'entendre... j'ai dit récemment : c'est tout ce temps où je ne pense pas à mes problèmes. Et c'est ça, on s'efface, on s'oublie, mais tu l'as dit toi-même, là n'est pas la solution. Parfois il faut réussir à s'affronter soi-même, à affronter le calme, et à s'écouter... avant que la santé n'en prenne encore un coup (une épaule ça suffit non?)

Si je pouvais transmettre ma réalité, si je pouvais tout dire, peut-être que je me soignerais car un autre verrait peut-être ce que je ne vois pas.

La vie peut toujours triompher c'est pas ça qu'on dit? Qu'est-ce que je ne vois pas? Quelle solution j'ignore?

Ma grande-tante... je veux juste son bien, agir au mieux dans son intérêt. L'auxilliaire de vie ainsi que les femmes qui la gardaient ont abusé d'elle, voler son argent et la laissaient dans son lit sans s'en occuper, il était de mon devoir d'agir! Elle est dans un home à présent, elle se sent bien là-bas, je n'ai plus été la voir depuis près d'un an car je n'ai plus de rôle à jouer, elle est heureuse et elle ne sait pas qui je suis. J'aurais agi de la même manière avec un inconnu si je pouvais changer les choses.

Je ne comprends pas pourquoi les humains n'agissent que lorsque c'est dans leur intérêt ou qu'ils ont un lien affectif. Ca me sidère ce fonctionnement, j'arrive pas à l'accepter.

Ma santé, j'y pense, je ne fume pas, ne me drogue pas, je préserve ce corps des choses futiles et polluantes. Mais j'ai besoin de ce corps, il doit produire, je n'ai pas reposé cette épaule car je devais encore travailler. C'est ça qui fait mon être, j'l'ai déjà dit mais l'impression qu'aucun humain ne peut comprendre. Je sais que je ne suis pas à ma place, je ne devrais d'ailleurs pas parler. Avant de mettre de l'émotionnel en moi, il faut que je me démécanise. Je n'ai pratiquement connu que ça: la mécanique. Si j'explique, j'en aurai pour des pages et des pages, le concept est là peu importe pourquoi je me sens ainsi, je me sens être une machine de production, c'est tout ce que je sais faire.

Souvent j'ai l'envie de pleurer, et ça me fait plaisir car ça veut dire qu'il y a tout de même de l'émotionnel. Souffrir n'est pas si grave que ça, perdre ses émotions l'est. Je voudrais être davantage émotionnelle, pouvoir crier à quel point je suis désolée d'avoir fait de moi ce que je suis aujourd'hui, désolée d'avoir été aussi dure envers moi-même, désolée d'avoir fait taire cet enfant. J'aimerais accepter que la vie à l'extérieur sera toujours dramatique et que je dois agir principalement sur ma propre vie. Génitrice disait "comment peux-tu rire alors que moi je vais si mal?" Je ne veux plus jamais entendre une phrase pareille! Je sais que dehors, tant de gens vont mal, tant de gens se comportent mal, ont si peu de respect pour la vie qu'ils ont, pour la Nature, les animaux, je déteste savoir tout ça mais c'est un devoir moral que d'être au courant.

Je suis bien plus utile vivante que morte, combien de fois je me répète cette phrase!

Waw j'ai vu une de ces horreurs dans la pièce où dorment les 8 chiens, des asticots noirs qui grouillaient sur le sol !! J'ai soulevé le cash de l'évacuation d'eau, mon dieu l'horreur!!! Je me suis pas gênée pour leur mettre de l'acide sulfurique !

Intéressant n'est-ce pas?

parfaitement

Peut-être fallait-il que je passe par le fait de me surépuisée. Grâce à cela, j'ai eu le courage d'entreprendre ce que je n'ai jamais osé!

Je tiens le bon bout, c'est effrayant d'aller au fond de soi, de s'avouer l'inavouable mais c'est là-bas que réside les clés !

Je m'apprête à mettre des mots sur ce que je n'ai jamais pu faire sortir de moi, des mots oraux s'entend, ça va me libérer, enlever les regrets, me permettre de tourner une page. C'est fou comme parfois on a la solution en face de soi mais qu'on ne la voit pas : "je culpabilise de m'être effacée" Il n'est pas trop tard !

Je me demande, qu'est ce qui t'empêche d'être heureuse là maintenant ?
Et qu'est que tu attends des autres finalement ?

Ah c'est parce que ça se voit pas ce que je demande que personne me répond?

En fait, je demande qu'on m'aide à voir autrement ma vie pour pouvoir l'apprécier. Et m'aider à me sentir moins concernée par le monde en général car c'est souvent trop pour ma conscience...

Et surtout, et c'est cela que je travaille activement ayant une emprise directe dessus, c'est d'exprimer les émotions affectives que je ressens (Ce fut déjà un long travail pour me rendre compte que je pouvais encore éprouver de l'affection pour des humains!). Il me faut beaucoup de courage pour y parvenir mais j'suis fière de moi, aujourd'hui j'étais bel et bien décidée à vider mon sac émotionnel à une personne qui a marquée ma vie. Malheureusement, cette personne semble être peu préoccupée par ma demande de m'écouter ne serait-ce que 5 minutes alors qu'elle m'avait dit que je pouvais venir aujourd'hui. Le plus important je me dis c'est que j'ai eu ce courage d'oser dire ce que je n'ai jamais pu dire par la parole. Que je n'ai pas eu l'opportunité de le faire c'est dommage mais c'est indépendant de ma volonté. Cette personne aurait pu s'en galvaniser!

Des autres, je n'attends rien en particulier, il n'y a que quelques personnes qui peuvent m'aider, celles en qui je vois une réelle bonté et qui ont réussies à m'apprivoiser.

Ce qui me manque pour être heureuse, c'est un ancrage affectif. Je suis un électron libre, je n'ai aucun lien inaliénable avec qui que ce soit car je n'ai pas de famille. Et ce genre d'ancrage, je ne le trouverai que chez un adulte en âge d'être mon parent. Pas que je cherche à être surprotégée, suraffectionnée non, je cherche seulement un lien indestructible où je serais toujours la bienvenue... Je suis très autonome, indépendante il n'y a aucun souci à ce niveau.

Quelques personnes ont endossé ce rôle ponctuel pendant un an voire deux ans mais la vie faisant son cours, leurs priorités étant ailleurs, l'éphémère a fait qu'ils m'ont laissée croyant qu'ils avaient fait suffisamment pour me faire prendre l'envol? Je laisse du temps pourtant mais mes courriers ne recoivent pas de réponse, je ne demande pourtant pas grand chose, seulement de ne pas être oubliée.

C'est mieux?

Je peux supporter tant de choses, tant de violences physiques et morales mais je ne peux pas TOUT supporter. J'essaie de ne pas trop penser à ma condition car ça ne fait que me tirer vers le bas, me rendre compte qu'au final tous ceux que je croise finissent par m'abandonner ... l'éphémère des rencontres. Je sais bien que je n'ai pas de place, un jour je finirai par cesser de croire en "My_illusion", je le sais que je me mens, bien entendu. Un jour, je finirai là où je dois finir : dans le caniveau, droguée pour oublier que j'existe, dans le froid et la faim pour me donner matière à combattre. Retrouver l'essentiel.

Your illusion, si j'ai bien compris c'est qu'il pourrait y avoir quelqu'un de stable qui soit là pour toi un peu comme un parent?
C'est une des choses qui créent le plus de souffrance dans la vie, se rendre compte que tout a une fin. Enfin, moi ça ne me pose pas tant de problèmes que ça, mais je peux comprendre... voir que tout finit par mourir, tout finit par disparaitre ou simplement abandonner, ça fait mal. Mais pourquoi se laisser aller à de telles extrêmités? Pour attirer de la pitié ou l'attention?
Je me demande en lisant ton texte s'il n'est pas destiné à une personne en particulier, une personne qui t'aurait laissé tomber ou une personne à qui tu crie encore à l'aide...

La mort, la disparition ou simplement l'abandon... Simplement l'abandon, c'est la pire chose qui existe érigée au rang de l'indifférence. La mort et la disparition comme tu l'entends ne sont rien à côté de l'abandon car ces deux premiers sont indépendants de la volonté du sujet. Tu ne donnes pas du tout le même sens que moi au mot abandon. Tu as des parents donc c'est normal que tu ne comprennes pas ce que je veux dire.

T'aurais été livré à toi-même à l'âge de 7 ans, à te faire à bouffer seule, laver seule, aller à l'école seule et t'occuper d'une poivrote de mère qui te suce l'affection comme on suce un os de poulet, qui te rabaisse et te prend pour une serpillère, ajouté à cela un klepto, mytho, tyrannique de géniteur qui menace de crever les pneus de voiture , brûler la maison si on le force à payer les pensions alim oué là t'aurais pu comprendre c'est quoi l'abandon dont je parle! Quand après les abandons parentaux, tu rencontres des gens bienveillants qui t'assurent qu'ils seront toujours là quoi qu'il arrive et qu'à leur tour ils t'abandonnent, oué là ça ravive la douleur de ta condition inutile.

Ne sous-estime pas mon endurance, ma force, ma résilience ! "Me laisser aller à de telles extrémités"? Certes, je suis en colère, profondément triste, un message que je n'aurais probablement jamais du écrire mais cette extrémité je la ressens depuis des années au fond de moi. Je suis attirée par le lâcher d'armes, la déchéance, l'abîme et sans relâche je cherche en vain à m'harnacher à cette vie.

Bref, tout ce que je cherche, c'est trouver des solutions, je sais très bien qu'ici on n'a que faire de ma p'tite gueule, et je l'accepte très bien, j'ai dépassé ce stade de faire pitié et d'attirer l'attention hein.

Je parlai pas d'attirer notre attention, ce n'est pas du tout ce que je voulais dire, on se calme. Je voulais simplement dire attirer l'attention de quelqu'un en particulier. Tu ne connais pas ma vie tu estimes que parce que j'ai des parents je n'ai pas été abandonnée et tu penses que je n'ai pas la même notion que toi du mot abandon, certes, c'est sûrement vrai. Tu veux savoir? J'ai pratiquement été élevée par mes grands-parents moi aussi. Hé oui, mes parents ne sont pas morts, ils sont là, enfin ils sont là à mis temps, ils ne sont pas là pour leurs enfants, ils sont là pour leur travail. Mes grands parents ont pris le relais, presque toute mon enfance. Et tu sais ce qui s'est passé quand ma grand-mère est morte et que mon grand-père était tellement malade qu'il n'arrivait même plus à savoir qui j'étais? Ils sont partis, une fois de plus. Et c'est moi qui me suis occupée de lui jusqu'à sa mort. Toute seule. Alors ne pense pas que je ne sais pas ce que c'est. Je ne compare pas ton histoire à la mienne, ce n'est pas une course à qui a vécu les choses les plus dures. J'essaie simplement de comprendre, parce que j'ai cru qu'en postant ici c'était ce que tu voulais, mais je me suis peut-être trompée alors désolée.