Bonjour à tous,

je vis en côte d'ivoire depuis 14 ans bientôt, c'est un pays que j'aime

en 14 ans il s'y est passé beaucoup de choses mais aucune ne m'a vraiment affectée, c'était politique, un peu abstrait

en 2010 les élections et la guerre, la vrais cette fois, avec les sons des armes...

et dans la même période je tombe enceinte, après une fausse couche et une GEU, un bonheur tant attendu, je ne pouvais pas rester, de toute manière le boulot avait fermé ses portes et licencié tout le monde ou presque

je prends mon aîné et je rentre en famille, pour nous mettre à l'abris et me consacrer à ma grossesse laissant derrière mon homme

un an c'est écoulé, j'ai accouché, beaucoup de stress car j'avais peur, mon mari et moi avions tellement attendu ce moment, mais il n'était là pour l'accouchement

qq mois après mon accouchement, alors que j'étais en plein préparatifs pour renter en côte d'ivoire, mon père décède et je me rends compte à quel point je l'aime, et je me rends compte que je ne lui ai pas souvent dit

je reporte le retour pour qq mois encore,

je suis rentrée en janvier 2012, j'ai retrouver mon boulot 15 jours plus tard, je retrouve mon mari mes petites habitudes et puis j’essaye de faire comme avant, de vivre comme avant

au début, un sentiment terrible, celui de vivre la vie d'une autre... aucun gout à ce que je fais, l'envie de se réveiller car ce sentiment ne peut être qu'un cauchemar... et puis ça passe par moment

depuis qq mois ça va, mais il persiste en moi une peur, une peur si intense que je ne peux nommer ce qui me fait peur, comme si en définissant mes craintes elles risquaient de prendre forme pour de vrais

j'imagine qu'en passant par tout ça un être humain se cabosse, suis-je traumatisée? à quel point? que faire pour me libérer de cette peur?

merci à ceux qui me lisent

Je ne suis pas du tout en mesure de faire des diagnostics, mais je me permets d'évoquer une ressemblance avec un episode de stress post-traumatique...il est normal que toute cette guerre et cette violence aie laissée une empreinte. Ne l'ayant pas vécu, je ne peux qu'essayer d'imaginer!

En avez-vous parlé à votre mari?

De quoi avez-vous peur exactement? Est-ce une peur basée sur une menace réelle où perçue?

Avez-vous des activités de loisir qui vous permettent de vous détendre? Et surtout, avez-vous envisagé d'en parler à un psychologue/thérapeuthe?

J'espère que ces pistes pourront vous aider un peu! :s

Merci PierredeLune pour ta réponse, se savoir lu est un réconfort

j'ose pas en parler à mon mari, je ne veux pas qu'il culpabilise et puis j'ai envie d'oublier

j'ai peur que tout cela recommence, c'est un sentiment brut, irréfléchi, j'ai besoin de me concentrer pour pouvoir définir ce qui me fait peur et qq part je ne veux pas arriver à le définir précisément, je veux continuer d'ignorer le vrais pourquoi, il y a des périodes où je vie normalement et puis un jour où je suis faible, ça remonte 1 ou 2 jours et ça s'en va

non je n'ai pas envisagé un suivi, es ce vraiment indispensable?

Pour avoir moi-même eu besoin d'un suivi, je confirme que dans la majorité des cas, c'est le choix numéro un à faire! Quitte à essayer quelques séances, s'informer sur les diverses approches thérapeutiques, et essayer plus d'un thérapeute....évidemment, le choix vous appartient! Et si vous n'aimez pas, vous pouvez toujours tout arrêter aussi, alors c'est donnant-donnant, rien à perdre et tout à gagner!

Et à mon humble avis, tant que vous ne définissez pas ce qui vous fait peur, cela va toujours rester...moi-même j'aurais la même réaction, tant qu'à moi bien humaine, de vouloir à la fois l'ignorer, car nous, êtres humains, ne voulons PAS affronter nos peur, parce que justement, ça demande des efforts, et on ne veut pas s'embêter avec ça, on ne veut pas voir les conséquences...pourtant la peur à sa fonction: elle nous renseigne sur quelque chose que nous n'avons pas dépassé.

D'une certaine manière votre histoire me rejoins un peu, moi aussi en ce moment je suis en train de décoder mes peurs en thérapie et je vous l'avoue, ce n'est pas facile...je fais en ce moment des anxiétés terribles la nuit.

Allez, courage!