Bonjour à tous,

Je suis nouvelle sur ce forum, je souhaite parler d'un problème qui me pèse depuis mon enfance (j'ai moins de 25 ans). Ma mère est alcoolique depuis très longtemps, je le supporte de moins en moins bien.
Je ne sais pas par ou commencer, ni comment mettre en ordre ce que je ressent, je vais donc écrire sous formes de tirets...

- C'est la première fois que je me confie en totalité sur ce que je ressent.
- Je me sens seule dans ce problème, étant la + proche d'elle géographiquement. J’essaie d'aller la voir environ une fois par semaine pour manger avec elle, en y allant la boule au ventre, par "obligation".
- Mon père nous a quitté il y a quelques années, c'est lui qui "gérait" ce problème avant.
- Je fais régulièrement des cauchemars étranges avec elle, le plus souvent c'est une situation ou j’essaie de l'aider, mais selon les rêves, elle devient toute rouge, un regard très menaçant, me poursuit, devient 2x plus grande que moi... c'est très angoissant.
- Elle a fait 2 malaises en quelques mois, d'après les médecins ce serait de l'épilepsie de sevrage. C'est impressionnant et augmente mon angoisse.
- Suite à une chute, elle a été aux urgences et a vu une addictologue qui l'a orienté vers une psychologue dans un centre médico-psychologique. Quand je lui demandais si les rdv se passaient bien, elle me disait que oui, et que la psy disait que ça allait aussi. Je n'ai pas eu le droit d'avoir des retours de la psy, ni de son médecin traitant (c'est la loi). Ces rdv sont terminés et pas d'améliorations. Je pense qu'elle ne parlait pas pendant les séances.
La famille n'a pas le droit de demander le placement de la personne alcoolique en cure, si la personne n'est pas consentante. Néanmoins, l'addictologue nous a expliqué (avec l'accord de ma mère) que ma mère s'était engagée à se soigner seule. Si ça ne marchait pas, on pourrait demander le placement en centre avec ma famille. Rien que de penser à ça m'épuise. Si elle part, je serait angoissée en permanence en pensant à elle (peut être rapport à mes rêves ... aide = colère).
- Je souhaite consulter cette même psy, pour lui parler de moi, et de ma mère.
- Toutes ces démarches m'épuisent moralement d'avance, que ce soit pour la psy, ou pour le placement en centre...
- Quand elle est devant moi avec les symptômes de l’alcoolisation (tremblements, non-cohérance des paroles, pertes d'équilibre etc etc) je me sens de + en + mal, je ressens de la panique, j'ai les mains qui tremblent, j'ai envie de pleurer, de m'en aller...
- Certains soirs, je met des heures à m'endormir, m'endors angoissée, et me réveille avec une migraine pas possible...
- Je suis épuisée moralement et souhaite m'en sortir.
- Je ne me confie pas à ma famille sur mon ressenti, je n'ai pas envie que l'on s'inquiète pour moi, il y a déjà assez d'inquiétudes au sujet de ma mère.
- Parfois, je me demande si ce ne serait pas + simple de couper les ponts avec elle.

Pour consulter un psy, que faut-il faire ? Faut-il passer par le médecin traitant ? Financièrement, est-ce remboursé par la sécu ? Ai-je le droit de demander la même psy que ma mère ?
Y a-t-il des personnes qui ont été dans la même situation que moi ?
J'ai essayé d'être précise, mais n'hésitez pas à me poser des questions si vous le souhaitez.

Je vous remercie d'avance de me lire malgré la longueur, et de votre soutien.

Bonsoir,


Je vous prie de m'excuser par avance du fait que je ne pourrais pas répondre à vos questions concernant les démarches pour consulter un psy.


Par contre ayant des parents alcooliques, qui boivent pour se disputer, ou pour ouvrir la porte de ma chambre, ou pour entendre des vomissements dans les toilettes, je comprends votre situation.

Je ne pense pas que la solution de couper les ponts soit une bonne solution. Car il y a ce risque d'être "hantée" par ce problème. N'est-ce pas une solution de fuite ?

Cependant, je pense aussi que vous pourriez en parler avec d'autres membres de la famille. Qui sait, il est possible que d'autres ressentent le même malaise et présentent des mêmes signes perturbants que vous.

Mais... aucun autre membre de votre famille n'est en contact avec elle ?

bonjour et merci de votre réponse.

Si, elle garde d'autres contact avec ma famille mais je suis la seule qui soit à kKe kilomètres d'elle.
pour la solution de fuite, je suis entièrement d'accord c'est sûrement pour cela que je ne le fait pas, et par peur des représailles par ma famille par la suite.

vous vivez ce problème depuis lgt?

Hum, depuis plusieurs années, je ne sais même plus de quand ça remonte. Mais je suis sûr que ce n'est pas récent.


Autrement, pourquoi ne pas en discuter avec ces dits membres de la famille avec qui votre mère garde contact ?
Par ailleurs, gardez-vous contact avec votre père ? Puisque vous dites que c'était lui qui "gérait" ce problème, vous pourriez lui demander conseil, ou tout simplement évoquer vos soucis.

Certes, comme vous dites, vous ne vous confiez pas à aux gens pour qu'ils ne s'inquiètent pas pour vous, ce qui est tout à fait honorable. Mais cependant, le problème de votre mère vous créer des soucis de santé. Ce qui fait que ça va trop loin pour que vous puissiez simplement tout garder pour vous. Personnellement, je trouve que vous gardez un trop lourd fardeau.

Excusez-moi, je me suis mal exprimée, il nous a quitté = il est décédé.

Je n'arrive pas à parler avec les autres membres de la famille, on en arrive toujours au même point "mais quoi faire ?" "Que faire ?" etc. c'est très stressant.
Si je m'exprime sur ce que je ressens, ça ne fera pas avancer les choses malheureusement, j'ai peur que ça les empire...

D'accord, j'ai aussi mal compris, désolé.


Le fait que vous ne voulez pas exprimer votre ressenti est compréhensif. Après, quand vous dites que vous avez peur que les choses empirent, on peut raisonner dans le sens inverse. Cela peut débloquer des choses, d'avancer, vous permettre d'obtenir un certain soutien familiale.

Après, je ne connais pas votre relation avec vos autres membres de la famille.

Bonjour,
Désolée de pas avoir répondu ces derniers temps, je n'étais pas au meilleur de ma forme. Nouveau rebondissement, ma mère a fait un nouveau malaise (au volant de sa voiture cette fois), et est retournée aux urgences. Appel de l’hôpital le soir pour m'informer, je me sentais encore seule . J'ai du tout gérer seule, comme presque toujours, faute de distance géographique. (Appels à la gendarmerie, pompiers, récupérer la voiture, assurance, prévenir la famille, voir les médecins, etc). Heureusement le lendemain soir, un membre de ma famille est venu m'épauler pour la sortie de l’hôpital de ma mère. J'ai expliqué ce que je vivais au médecin qui l'a vu, et ai demandé à ce qu'elle voit une addictologue. Ma mère va "bien" (pas de séquelles physiques après plusieurs examens).
Le lendemain, l'addictologue m'a appelé sur mon lieu de travail, suite à l'entretien avec ma mère. Elle m'a posé des questions, j'ai un peu "vidé mon sac" elle m'a ré-informé que l'on ne pouvais rien faire (l'envoyer en cure, ou autre) sans son accord. Or, ma mère ne reconnait pas son problème avec l'alcool et sa dépression.
J'ai vraiment craqué en entendant ces idées, le fait d'en parler... L'addictologue a constaté que je n'allais pas bien, et m'a orientée vers une association de "victimes" des personnes dépendantes (alcool, drogue, tabac...) et leurs proches.
J'ai eu une crise de larmes, et n'arrivais pas à me calmer, j'ai du quitter mon travail.
Je me sens de + en + angoissée depuis, je pense au pire, et attend la prochaine catastrophe.
Je pleure très rarement, et je me rend compte que je n'extériorise pas ce que je ressens.
Lors des accidents (malaises) je me dis que je dois être forte. Pleurer, baisser les bras ou se morfondre à ce moment là n'avancera à rien, même si j'en ai très envie.
Quand c'est fini, je ne ressens pas vraiment le besoin de pleurer, je suis juste angoissée.
J'espère avoir la force d'aller voir l'association (Il y avait une permanence jeudi dernier, je me sentais mieux et n'y suis donc pas allée). Je me sens mal par période plus ou moins longue, et en ce moment même je regrette de ne pas y être allée.
Je ne sais plus vraiment ce que je recherche actuellement sur ce forum, juste de l'écoute je pense. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez.

Bonsoir,


N'ayez crainte du temps de réponse, vous n'avez aucune obligation. Et personnellement je ne vous en voudrais pas si vous ne répondez pas ou tardivement.

Votre problème est assez délicat, mais je vois des solutions à votre portée. Vous dites qu'un membre de votre famille est venu vous épauler. Est-ce que vous en avez profité pour parler de votre problème ? Pas celui de votre mère (puisqu'il est déjà au courant) mais du votre, votre difficulté à tout gérer, votre malaise, votre souffrance ?

Il est vrai que cette situation "statique" semble très éprouvante. Est-ce que votre mère est au courante de votre souffrance ? Si ce n'est pas le cas... peut-être que si vous lui montrez que vous souffrez à cause de son addiction, elle peut commencer à reconnaître ses problèmes.

Enfin, si vous n'êtes pas allez voir l'association la semaine dernière, ce n'est pas grave, ne regrettez rien car vous pouvez toujours y aller. Rien ne vous y empêche. Peut-être prennent-ils des personnes sans rendez-vous ? Et, même si vous sentez que vous allez mieux, allez-y quand même, vous n'y perdez rien et vous pouvez y gagner.

En tout cas, c'est très courageuse de votre part de continuer à "tenir". C'est une épreuve difficile, mais que vous pouvez y arriver